L’informatique est une science jeune, omniprésente, qui s’est imposée en un temps record. Elle est considérée comme la science déterminante de notre époque et de notre société d’information. Par «informatique», on entend la science du traitement automatique de l’information et on la distingue clairement de la «littératie numérique» qui porte sur le développement de compétences d’usage d’outils numériques.
Au vu l’omniprésence de l’informatique, il apparaît indispensable qu’elle fasse partie de la formation générale offerte à tous les élèves, que ce soit à l’école obligatoire ou post-obligatoire.
Alors qu’un peu partout autour de nous en Europe et dans le monde, l’informatique a été introduite dans les curricula depuis l’école enfantine jusqu’à l’école de maturité, la Suisse romande semble vivre à l’écart avec un Plan d’Études Romand qui nie à l’informatique sa place en tant que discipline d’enseignement. La Suisse alémanique, de son côté, a introduit dans le Lehrplan 21 un module «Medien und Informatik», marquant un peu plus le Röstigraben entre des élèves alémaniques qui peu à peu seront tous formés à l’informatique et des élèves romands qui demeureront des analphabètes en la matière. La Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Parlement fédéral s’en est inquiétée dans son communiqué de presse du 17 février 2017, puisqu’elle recommande aux cantons d’harmoniser leurs programmes en encourageant un socle commun d’enseignement de l’informatique et de la culture numérique.
Par ailleurs, en termes de matériel, au XXIe siècle, l’équipement de chaque élève avec un appareil numérique personnel comme outil d’apprentissage se généralise. Un fossé se creuse en Suisse romande où les écoles privées s’équipent massivement de tablettes tactiles ou d’ordinateurs portables dans le cadre de programmes 1:1 (un appareil numérique par élève), alors que l’école publique demeure sur une politique de quotas (1 ordinateur pour 8 élèves) qui ne donne que peu l’opportunité aux élèves d’utiliser des ordinateurs à l’école et, ce faisant, de se former à leur usage.
Questions aux candidats
- Quelle est votre vision de la place que la science informatique doit avoir dans l’école vaudoise ?
- Faut-il introduire un enseignement de l’informatique, une formation à la pensée computationnelle, et ce dès l’école primaire ? Comment assurer la qualité de cet enseignement alors que la plupart des enseignants ne sont eux-mêmes pas formés à cette discipline ?
- Faut-il investir afin d’équiper chaque élève d’un appareil numérique personnel pour ses apprentissages ? Comment garantir la réussite de cette transition numérique ?
Signataires de l’appel
Les associations :
SVIA-SSIE-SSII – Société Suisse pour l’Informatique dans l’Enseignement, section romande
eMITIC – Association pour la promotion des MITIC dans l’enseignement
Ainsi que les enseignant-e-s ou formateurs ci-dessous :
Gabriel Parriaux | Vice-président SSIE, professeur-formateur HEP-Vaud, didacticien romand d’informatique |
Frédéric Genevey | Coprésident eMITIC, enseignant, personne-ressource MITIC |
Alex Martin | Enseignant, personne-ressource MITIC |
Bertrand Carrard | Enseignant, personne-ressource MITIC |
David Muheim | Enseignant, chef de file informatique, doyen |
Denis Rochat | Doyen, enseignant d’informatique |
Dominique-Alain Jan | Président de la Conférence Cantonale des Chefs de File Informatique |
Javier Iglesias | Enseignant d’informatique |
Jean-Philippe Pellet | Professeur-formateur HEP-Vaud, informaticien |
Michel Schweizer | Enseignant, personne-ressource MITIC |
Olivier Caputo | Enseignant, personne-ressource MITIC |
Philippe Rochat | Enseignant d’informatique |
Raul Vega | Enseignant, personne-ressource MITIC |
Tania Rietmann | Doyenne, personne-ressource MITIC |